POIESIS

 

 

La Faille

 

De l’anomalie s’anoblit la vieillesse

Et si le retour était l’instant donné

Frappé de cette émergence pour toute fuyance, ne rien retenir, ne pas argenter l’armoirie

S’y perdre, sans se compromettre, le rire au galop échevelé de la pensée rougeoie ceux qui parlent

Parlez, mentez, tonitruez, la vie ne vous jettera pas de sort ni dehors

Supplantez vos rescousses saisons mornes, des normes averties

Respirer dru, la bise viendra sans retenu

De l’accroche des tiques pousse l’effluve des sens

 


Le fredon

Il suffit de fredonner le rythme seulement du verbe

S’en réjouir pour revenir combler

S’il advient une muse qu’elle dise son pas, sans la prendre et compromettre de la faire mienne

Surprenant de liaisons, il s’amuse de ses rives séparées disjointes et recomposées

Renouer avec l’autre de soi, lui dire le musclé de ce pas directe

Il faut raconter l’amertume du risque à prendre et comprendre le reste à venir

Changer, fluer, tirer, repasser, retenir et étreindre, vérifier et siffler son ombre sur le tas du rasoir effilé

Souffrir pour vieillir du rire de ne pas être maître du livre

Surfaire au plaisir d’y croire un jour et toujours signifier sa volée

M’y perdre sans laisser de traces invisibles aux yeux terreux de lumière

Revenez les chercher vos lunettes brillantes et ternes de l’ombre portée

S’immiscer, se vêtir du leurre d’y serrer quelqu’un, y plonger là toute nue, corps baissé dans la fêlure du bois forêt

Abstrait qu’il ne montre pour laisser le regard chercher surligner sa ferveur et chanter alors hébété

Dis moi le regard de l’autre pour pouvoir l’échoir et retenir du souffle vieux du monde

S’il en est, illumine du rire le visage endormi du matin sur le nez des rosées


L’incidence

L’incidence ne vient qu’au court moment de l’alliance au retour des croisées

Qu’il ne sente la vague immanente en dedans de ses os retournés et pointés en avant, comme chaire à son os pendant

Chaire ouverte, il se baille du fond écarlate, des joues brûlées, des poignets asséchés que des mains ne replient

Retourne au front retrouver la fraicheur de la vie sans retour

Sans retour, il retourne sur les pas de ces dieux assoiffés de sang

Repaître du dedans et sortir assoiffé comme de rien il n’était

 

Parce que cette oscillation en tant qu’elle vacille fait surgir un état


Qu'il remue

Sur le matin du nez qui se lève, il remue de ses bras le ciel. Fourre tes pieds au dedans des clos verts et rumine l’air pourpré de beauté.

Sur le front, il la sent se pâlir de fièvre qu’il avale au dedans.

Respire de tes sens, le retour se fait doux et clair comme le jour.

La fraicheur s’y met, comme le nuage en pantalon qu’il met le matin, au chien debout qui le guette.

L’humus le retourne comme le sol de ta vie pleine au fond du lit qui te lasse.

Chaque pied s’y remet sur le vif, la gelée se libère, flétrie comme le pli de ta peau lisse sur le bord de ton lit.

Souffle à l’hiver de ton verre réchauffé.

Souffle à l’hiver de tes pieds.

 


Lève l'encre

 

Sur le lit de l’esprit veille la lune.

Je m’envole dans l’éther d’une pensée qui ondule sans lever l’encre.

L’esprit sent pourtant l’instant du moment qui passe et ne veut redescendre sur terre.

Le bien-être est là sans aucune assise qui ne le tienne, libre et fragile comme l’air qui croise les courants qui l’emportent, d’une pensée à l’autre il voyage.

C’est l’endroit du possible, il apaise les formes, volutes circonspectes et frise les rideaux.

La fenêtre, elle, est là, toujours ouverte comme une porte du dedans au dehors .

Respire le libre arbitre pour ensemencer l’air qui vient.

L’échange du nuage au puits descend dans le corps enfoui d’énergie qui attend.

Voir ou sentir, n’est pas la même chose.

Il n’y a pas d’objet à la sensation, elle vague seule dans l’audace de l’instant.

Ce temps suspendu tel le pont, arcboute l’esprit qui passe.

Les circonvolutions s’animent de circuits insensés et bruyants faisant du phénomène ce que l’on ne croit pas.

La confiance s’anime et le vent m’emporte au delà des phrases dictées, le chant se fait être sur papier.